" Quel crime ai-je donc commis ? Refuser le monde: crime puni de prison à perpétuité. Ils me manipulent comme un vulgaire ramassis d’os, dénué de toute pensée, de tout sentiment.
Je suis seule. Dehors, le monde est en train de rire, de s’amuser, de parler, je suis seule, seule avec mon corps, qui ne veut rien, qui ne demande rien, sauf de mourir. Mais il résistera. Ils ne me laisseront pas m'évanouir parce que je dois souffrir et m'apercevoir de ma stupidité à m'entêter, à vomir ces gens, ces maisons, cette société contraignante. Mais qu'est ce qu'ils croient donc, que je vais céder à leur chantage infâme? Ils n'ont pas l'air de se rendre compte de l'horreur qu'ils provoquent. "
V. Valère a eu le courage d'écrire son autobiographie à 15 ans, quelques années avant son suicide. Enfant au destin tragique, elle nous fait partager le cri d'une adolescente incomprise avec pour seule envie, la mort.
A l'aide d'un langage cru parfois familier, nous suivons le chemin de sa guérison et de l'acceptation d'une relation avec autrui. L'auteur crache sa haine envers le monde hospitalier, envers sa famille et l'étouffement qu'elle ressent. C'est un roman sombre et dérangeant mais avec une portée psychologique parfois même philosophique.
C'est un livre qui fait surgir beaucoup d'émotion mais qui place aussi le doute : Voulons nous qu'elle s'en sorte ou voulons nous qu'elle réalise son rêve soit mourir?
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